La prévention des risques professionnels consiste à mettre en place dans l’entreprise des mesures permettant d’éviter que les salariés se blessent ou soient malades à cause de leur travail.
Dans ce cadre, l’employeur doit notamment respecter certaines réglementations (incendie, valeurs d’exposition à certains risques…) ; il doit identifier et évaluer les risques liés aux postes de travail, afin de mener des actions de prévention visant à les supprimer ou les réduire.
La prévention s’oppose à la réparation : on agit pour éviter l’accident du travail (la maladie, l’usure professionnelle…) plutôt que d’intervenir sur ses conséquences pour la personne.
La prévention des risques professionnels repose sur de grands principes dont découlent les décisions d’action.
Qu’est ce qu’un risque ?
Le langage courant porte souvent une confusion entre le risque et le danger, deux notions liées, mais pourtant bien différentes.
Un danger est une source potentielle de dommage physique ou psychique sur la personne.
Ex. : un produit chimique peut-être toxique par contact ou par inhalation .
Un risque est l’exposition d’une personne à un danger.
Ex. : le salarié manipule le produit chimique toxique sans protection (gants de sécurité, masque de protection) ou sans hôte aspirante.
Le risque se caractérise par :
- La fréquence d’exposition (ponctuelle, accidentelle, permanente) ;
- La gravité des dommages sur la santé (brûlure, intoxication…) ;
Qu’est ce que la prévention des risques professionnels ?
Prévenir les risques professionnels revient pour l’employeur à agir pour que le travail n’altère pas la santé du salarié, et ce depuis son premier jour de travail jusqu’au dernier.
Par son côté contraignant et réglementaire, le sujet n’est pas forcément aisé à appréhender dans sa globalité, en particulier dans les très petites entreprises qui ne disposent pas de ressources humaines dédiées à la santé et sécurité au travail. Conséquence : la conduite d’une démarche préventive en entreprise peut sembler hors de portée.
Pourtant, la prévention des risques professionnels est avant tout une attitude, une volonté : celle de faire en sorte que son ou ses salariés ne soient malades ou ne se blessent du fait de leur travail.
Les actes qui découlent de cette attitude, du plus anodin (boucher un trou dans le sol) au plus abouti (revoir l’organisation d’une ligne de production), ont tous leur importance et contribuent à leur mesure à la santé et à la sécurité des salariés.
Pour s’approprier une démarche de prévention, on peut la résumer en quelques grands principes simples tenant, en seulement trois lettres.
IEM : identifier, évaluer, maîtriser
Dans ces trois lettres tient l’ordre dans lequel on agit en matière de prévention.
- Identifier le risque
C’est l’étape 1 de la démarche de prévention, qui vise tout simplement à repérer les risques professionnels : qu’est ce qui, dans l’entreprise, peut provoquer une atteinte à la santé physique ou mentale des salariés ?
Ex. : On repère des risques tels que risque chimique, chute de plain pied, risque électrique, manutention manuelle de charges. - Evaluer le risque
On tente d’avoir une vision plus globale que le simple repérage, en décrivant les situations de travail en termes de fréquence d’exposition (une fois par jour, par semaine, par mois) et de gravité (atteinte légère, moyenne, importante). - Maîtriser le risque
Les risques étant connus et évalués, on va agir sur les plus critiques afin d’éviter que ne surviennent l’incident, l’accident du travail ou la maladie professionnelle.
Ex. remplacer le produit cancérigène, capter les vapeurs de produits chimiques au plus près du poste de travail
PST : primaire, secondaire, tertiaire
Ces mots font référence à la manière dont on agit (et à quel moment) pour maîtriser le risque.
- La prévention primaire
Elle consiste à supprimer ou, au minimum, à réduire de manière significative l’exposition au risque en agissant directement sur ses causes. C’est l’idéal, la prévention qui anticipe le plus l’action contre le risque.
Ex. : remplacer le produit toxique par un produit non toxique - La prévention secondaire
Lorsque le risque ne peut être supprimé, il faut alors protéger les salariés en surveillant à la fois le facteur de risque et l’état de santé des salariés. On peut encore agir de manière collective mais la protection est la plus souvent individuelle.
Ex. : diminuer le temps d’exposition du salarié, mettre à disposition des équipements de protection individuelle adaptés (gants, masque de protection) - La prévention tertiaire
La prévention tertiaire intervient paradoxalement après la survenue de dommages sur un salarié, par exemple suite à un accident du travail. Elle consiste d’une part à éviter la désinsertion professionnelle du salarié concernée (mesures de maintien en emploi) mais aussi à évaluer les causes de l’accident et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter la récidive.
Ex. : remplacer le produit dangereux, mettre à disposition des équipements de protection individuelle
THO : techniques, humains, organisationnels
On décrit ainsi les différents types de mesures mises en œuvre pour agir en termes de maîtrise des risques.
- Mesures techniques
Elles touchent à l’outil de travail en lui-même (achat d’une machine-outil offrant plus de dispositifs de sécurité) ou aux équipements de protection collective ou individuelle des salariés.
Ex : mise en place d’une hotte aspirante, captage des fumées sur certaines phases de la fabrication. - Mesures humaine (ou de formation)
Il s’agit des actions visant à sensibiliser, informer ou former les salariés pour leur permettre de se préserver du risque.
Ex : sensibiliser et former le salarié sur le risque chimique (savoir reconnaître les pictogrammes des agents chimiques, identifier les équipements de protection individuelle, utiliser les mesures de prévention existantes…). - Mesures organisationnelles
Elles portent sur des évolutions de l’organisation du travail et des conditions de travail en vue de réduire ou supprimer le risque.
Ex : réduire le temps d’exposition sur le poste de travail, modifier le processus de fabrication